Reconnaissance en Suisse centrale…
Invité par mes copains du forum ETV 1000, je suis parti faire une petite virée en Suisse. Arrivé sur place le jeudi soir, la petite balade de 700 et quelques kilomètres était prévue le vendredi matin avec un départ à 4h30. Soirée très sympa chez mon hôte avec toute la smala Caponordiste
. On se couche tôt pour être en forme le lendemain mais avec tout ce que j’ai englouti, j’ai du mal à trouver le sommeil . 4h00 le maître des lieux nous réveille
. Un café, un jus d’orange,
on installe les sacoches sur les motos dans la nuit et nous voilà parti au point de rendez-vous. Nous sommes en Suisse et le participant le plus en retard arrive 3 minutes après tout le monde sous les quolibets
. Pour atteindre plus rapidement le terrain de jeu, il nous faut prendre l’autoroute
, ça ne m’enchante guère mais je fais contre mauvaise fortune, bon cœur sachant ce qui m’attend plus loin. Le ciel est chargé et des éclairs lézardent la nuit. Faut dire aussi que ma Noiraude s’adapte très bien à cet exercice la protection est très bonne et elle tient un bon rythme sans forcer
. Premier arrêt ravitaillement pour les petits réservoirs dont la Noiraude II fait partie alors que les Caponord attendront Locarno pour faire le plein
. Passage par le Simplon et ses paysages magnifiques (parce que la route du col ne présente aucun intérêt.) Nous voici donc en Italie pas besoin de lire les panneaux, juste l’état du revêtement vous informe le passage de la frontière
. Au briefing de la veille notre G.O nous avait prévenu que la route des Centovalli est étroite et tortueuse, il ne nous a pas menti j’en bave avec la Stelvio, j’envie les montures de mes camarades, plus faciles et plus maniables que la Guzzi
.
Locarno, on ravitaille tous, puis on cherche à s’installer sur une terrasse pour le p’tit déj’. C’est trop beau Locarno, franchement j’ai aimé cet endroit déjà quand j’y suis venu le w-e d’avant, on se croirait dans le sud de la France.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]On va attaquer les choses sérieuses cette fois, le Col du Lukmanier. Pour y accéder au plus vite, il nous faut passer par l’autoroute, la route de Lugano est très encombrée
, c’est avec peine que la colonne arrive à se faire un chemin. Autoroute… ça dépote sec
!! On sort à Biasca et on roule tranquille jusqu’au pied du col. Le G.O donne le signe du départ mais personne n’ose le dépasser
. Juste Alain qui avec le GEX 750 s’attelle à lancer les fauves mais au bout de quelques km il a l’air de se sentir bien seul. Mon esprit solidaire m’ordonne d’aller prêter main forte à ce pauvre motard en détresse
. Je me lance donc à sa poursuite et la meute m’emboite le pas
. La chaussée est constellée de marbrures de goudron et la confiance n’y est pas
. Mais c’est quand même sur un bon rythme que nous arrivons au sommet de ce bel endroit.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Après bien des discussions, nous repartons en changeant de G.O et la route est franchement humide par endroits, des conditions que je n’apprécie guère. L’homme de tête n’a cure de mes appréhensions et roule à sa façon, je
me fais distancer rapidement et le groupe de Caponord klaxonne dans mon dos
. Dépassements répétés d’un groupe d’Allemands qui doivent se demander sur quelle bande de fous ils sont tombés
. Les paysages qui défilent sont somptueux, il faudra que j’y emmène Cathy me dis-je. La montée de l’Oberalp est un calvaire pour moi, je n’arrive pas à trouver la façon d’emmener ma monture, rouler en solo ne me convient pas du tout, vivement que ma passagère puisse reprendre la route
. La pluie menace, nous nous arrêtons quelques instants à l’endroit où un Caponordiste l’année dernière a eu la chance de sa vie en passant sous la barrière de soi-disant sécurité
. Tout le monde se réinstalle dans les tenues de pluie. C’est sous une pluie froide et continue que nous arrivons au sommet, mais passé le col l’humidité disparaît peu à peu et c’est sur le sec et sous un beau soleil que nous traversons Andermatt
. Nous nous arrêtons pour attendre le reste de la troupe, Nimbus me demande mon autonomie avant le prochain plein, « 90/100 bornes » que je lui réponds, « va donc faire le plein avec Alain à la station », je m’exécute et ne voyant personne d’autre arriver à la pompe je me dépêche pour ne pas faire attendre le groupe. Je repars vers le point de rencontre et je n’y trouve plus personne…
Je poursuis mon chemin derrière un camion qui me bouche la vue, au carrefour il a la bonne idée de tourner à droite et je vois au loin une file de motos. Chouette, ils sont là bas mais cette route me donne la direction de la Furka, on ne parlait pas du Susten avant ? Mais fi je me lance à la poursuite, ce n’est pas évident dans la circulation et quand je suis à vue des motards je m’aperçois que ce n’est pas mon groupe
. Je stoppe sur un p’tit bout de parking et téléphone à mes contacts. C’est à chaque fois une charmante voix qui me répond mais dans la langue de Goethe. En désespoir de cause, je laisse un message à Nimbus et programme mon GPS afin de rentrer chez moi. J’en profite pour prendre quelques photos car le panorama est grandiose.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Je monte et descends la Furka, c’est fou le monde qui peut passer par là. Un agriculteur a même la bonne idée d’aller promener ses vaches
. L’ascension du Grimsel se fait sans problème, mais en arrivant au sommet le même brouillard froid que l’on avait trouvé la semaine d’avant est toujours là
. Plein d’optimisme j’espère quand même que le temps va s’éclaircir. Ben non, en fait c’est de pire en pire et en sortant d’un tunnel j’ai la bonne surprise de profiter d’une pluie diluvienne. Trop tard pour enfiler la tenue de pluie, je continue comme ça.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] La pluie m’accompagne ainsi jusqu’à Interlaken et le soleil devient franc et chaud du côté de Thun
. Le GPS veut me faire prendre l’autoroute, ce que je refuse, c’est alors qu’il me fait tourner en rond pour m’envoyer en direction de Fribourg par une route bien sympathique ma foi. La traversée de la ville fût longue et pénible et je retrouve des véhicules que j’avais dépassés avec peine plusieurs dizaines de km plus tôt. Payerne, Estavayer, Yverdon, j’ai réussi à sécher mais le ciel est bien noir du côté de Sainte-Croix. Je fais le plein à Peney (Content que la réserve ne s’allume qu’à 224km
). Il fait un vent à décorner les bœufs, il commence à pleuvoir assez fort, je me rééquipe et affronte les éléments. Il pleut tellement fort que la route s’est transformée en torrent, la Noiraude n’est pas perturbé le moins du monde par les conditions et effectue sa tâche avec brio
. A l’Auberson il ne tombe que quelques gouttes et Aux Fourgs il fait sec. Mais je ne suis pas encore chez moi, il y a un bouchon de tous les diables. Fatigué et pressé d’en finir, je fais chanter le pot de ma Stelvio et comme par magie, BàR et camion s’écartent
. Il est 16h30, j’arrive à la maison, fourbu mais heureux. Rendez-vous à la MCR 2010 mais cette fois ci vous ne me perdrez pas
.